LES LETTRES D'EMILIO

DIALOGUES AVEC LE MONDE D'ICI

On ne peut pas se passer de ce qu’on aime, les affections, les animaux, les choses, la culture et l’art. L’art est comme moi, impalpable mais vivant, et tu l’aimes. Comme tu m’as retrouvé, tu découvriras de nouveau les belles choses de l’art en général, mais aussi la beauté de ces dialogues avec le monde d’ici. … (1er juillet 1996).

LA DIMENSION DES ANGES

Alors, ce soir on parle de moi. Je vis dans une dimension merveilleuse, dans laquelle l’esprit s’enrichit de la lumière de Dieu, et peut aussi rester en contact avec les êtres humains. C’est la dimension des Anges. Nous sommes chargés des télécommunications entre le ciel et la terre. Les hommes ont besoin de Dieu. Nous gardons ce contact vivant, même pour les hommes distraits qui ne savent pas s’appliquer assidûment à la recherche du Seigneur. Nous veillons sur tous ceux qui sont dans la Grâce de Dieu, mais ont de la peine à y croire. S’ils ne se laissent pas tenter par le mal, ils continuent à vivre dans la Gloire de Dieu. Nous sommes la Ronde des cieux, nous recueillons les âmes ivres, et nous les ramenons au bercail.
Ne te surprends pas, chère maman, si je m’exprime parfois comme un être humain. Le corps n’est plus là, mais l’habitude du corps est encore proche, et puis la présence de votre dimension corporelle  me conditionne un peu, même si je communique avec vous à travers votre esprit.
Très souvent l’homme se perd à la recherche du plaisir. Nous avons le devoir de réveiller sa conscience pour qu’il recherche le plaisir de l’esprit. Ce n’est pas facile. Dans la vie de chaque être humain, un ange veille sur lui, et quand il se trompe, le contraint à se confronter avec le bien, même contre sa volonté, et tient la comptabilité de ses bonnes actions. Au terme de la vie, il accompagne son protégé vers la présence de Dieu, et Lui en consigne le curriculum vitae. Là se termine sa mission, il est alors prêt pour le prochain.
L’ange ne se manifeste presque jamais à son protégé, même s’il en a le désir. Presque jamais un adulte ne croit à son Ange, celui même en lequel il croyait quand il était enfant. Seul celui qui conserve  la pureté de l’enfant peut voir son ange durant sa vie. Vous, vous le sentez déjà à côté de vous, et vous le verrez quand vous aurez retrouvé la pureté de votre âme. L’obscurité deviendra lumière, la douleur joie, la distance symbiose, la solitude compagnie joyeuse, le désespoir réconfort. Amen
Ne me demandez rien d’autre pour le moment. Un étonnant voyage au-delà de la réalité vous attend. Ne soyez pas pressés. Ciao.
(15 avril 1966)

MERE MISERICORDIEUSE. L'ASSOMPTION

Aujourd’hui, c’est grande fête au Ciel pour la Mère Miséricordieuse de Jésus. Elle est très belle et très douce avec son chaud et lumineux sourire. Ella a maintenu sa substance corporelle, et cependant son corps semble devenir transparent à la lumière qui émane d’Elle. Chacun de ses mouvements les plus délicats produit des sons mélodieux, qui t’enveloppent dans un clair scintillement cristallin de rosée.
C’est la chaude et rassurante lumière de Son Amour pour les créatures du Ciel et celles de la terre.
C’est la sérénité de sa parole tendrement proférée pour chacun.
C’est la connaissance de Son Rôle de médiation dans le pardon.
C’este le contentement de la protection maternelle.
C’est la fermeté discrète de l’éducatrice.
C’est la pitié tendre et pudique pour qui souffre dans son corps et dans son esprit, dans la maladie e dans le péché.
C’est le sacrifice digne et silencieux.
C’est la joie calme et réservée.
C’est le dévouement désintéressé et complet.
Tout cela, et bien davantage, c’est la Vierge.
Nous la fêtons toujours, mais les prières qui parviennent de la terre en son honneur nous rendent toujours plus orgueilleux de cette Mère spéciale.

Ne sois pas jalouse, Maman de cette extase déclarée. Il ne s’agit pas en effet des sentiments que j’éprouvais pour toi, mais d’une condition de béatitude qui découle de ce qu’on se sait aimé par Elle. La même joie me provient maintenant de ton immense amour maternel, encore que plein de douleur.
Dans ton amour prévaut encore le sentiment de possession justifié qu’une mère porte instinctivement en elle, à l’égard d’un fils qui à été son corps neuf mois durant. Mon fils est une chose à moi, une part de moi-même. Dans l’amour de Marie se trouve au contraire l’aspect œcuménique de l’amour, pas un sentiment personnel, mais un souffle universel.
Ainsi en est-il de l’amour que je te porte : pas un mélange d’affection, d’estime, de sympathie, d’intolérance, de dévouement, de rébellion, de résignation, d’admiration, mais une unique valeur universelle qui ne connaît pas de contradictions, mais représente l’essence du Bien non contaminable.
(15 août 1996) 

UNE TRES GRANDE EMOTION
Jusqu’au jour où j’ai revu Dieu, je n’ai plus éprouvé la même émotion

Cher Papi, te souviens-tu de cette histoire : j’étais petit, et Maman et toi étiez partis pour un congrès? Quand je vous vis rentrer à la maison, après un interminable moment d’étonnement,, d’émotion, je fis pipi dans ma culotte.
Et quelle émotion! Dans mon cœur s’était insinuée la crainte que vous ne m’ayez quitté pour toujours, alors qu’au contraire nous étions de nouveau ensemble! Alors pour la première fois, je comprenais qu’il est possible se sentir ou de se croire abandonné, et comme il est beau de découvrir qu’on s’est trompé. Je suis sûr que lorsque nous nous retrouverons ici, aucun d’entre nous n’éprouvera la même émotion. Certes on se serrera en proie à une joie merveilleuse, mais je ne crois pas que je ferai pipi dans ma culotte comme autrefois, non seulement parce que je n’en aurais plus les moyens physiques, mais parce que je sais qu’aucun de nous n’est pratiquement séparé de l’autre. Vous par votre tendre amour et une foi toujours forte, moi parce que je suis effectivement à vos côtés, je serais tenté de dire en chair et os.
Durant le reste de ma vie, jusqu’au jour où j’ai revu Dieu, je n’ai plus éprouvé la même émotion. Je croyais que, parti pour un long voyage, Il ne serait plus retourné près de moi, et Le revoir au contraire à mes côtés me causait le même trouble qu’autrefois. Je me rendais compte, maintenant comme alors, que je n’avais jamais été abandonnée, sinon apparemment, à cause d’un événement plus ou moins durable, parce que Son Amour pour moi ne s’était jamais éteint, pas plus que votre amour et le mien. J’ai aussi découvert qu’au contraire de notre amour qui est changeant à Son égard l’Amour de Dieu est immuable et inépuisable, te donnant la vie avant, durant et après la mort, de la même manière que l’amour que vous avez pour moi, et qui me fait vivre dans vos cœurs. Ainsi de la même façon que maintenant je vis en vous, je vis en Dieu ; vous le comprendrez quand Il paraîtra à vos côtés; j’oserais dire en chair et en os comme dans la personne de Son fils Jésus. Et vous découvrirez, non sans émotion et étonnement, que ce que l’on considère un idéal sentiment abstrait est au contraire une réalité substantielle dans Son immensité et Son éternité, et se personnifie dans le regard tendrement humain du Visage Sacré de Jésus, et dans les caresses maternelles de Marie Miséricordieuse.
Quelle émotion, cher Papi, quelle émotion chère maman! Aucun d’eux ne nous a jamais abandonnés! Jésus même est venu nous chercher, parce que nous avions abandonné son Père. Je n’ai pas la pudeur de croire et de soutenir que même Dieu, comme un quelconque père affectueux,, éprouve une émotion ardente quand Il voit revenir à Lui un de ses enfants portés disparus. Et qui sait combien de fois il arrivera qu’Il jouisse d’une telle émotion. Mais Lui sûrement sans inconvénients.
Je vous aime comme toujours. Emilio
(2 Juin 2000)

LE LIVRE (italian)